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courir pour les mêmes jeux scolaires, le Basque et le Lorrain, le Breton et le Dauphinois[1]

pierre de coubertin.

— Nous devons reconnaître, M. Paschal Grousset et moi, que nos projets ne paraissent pas tous réalisables. Mais nous ne pouvons supporter l’idée d’un échec. Le mal existe, serons-nous condamnés à le voir sans pouvoir le guérir ? Vous-même, monsieur, convenez que cela ne peut durer. Quel remède proposez-vous ?

francisque bouillier.

— J’ai toujours attaché, et depuis bien longtemps, la plus grande importance aux jeux scolaires, et souvent, j’ai appelé l’attention des proviseurs sur les inconvénients de cette oisiveté, pendant les récréations, et de cette immobilité volontaire qui succédait à l’immobilité forcée des classes et des études. Je suis heureux d’avoir en face de moi deux hommes qui partagent mes vues. Je rends hommage à votre zèle, messieurs, et je reconnais tout ce qu’il y a de généreux dans vos aspirations. Vous êtes doués, l’un et l’autre, d’une rare énergie de volonté, et vous méritez de réussir. Les difficultés que vous rencontrez ne sont pas invincibles ; mais pour en triompher et obtenir un succès durable, il faut changer de méthode. Notre entretien dure déjà trop pour que nous songions à le prolonger. Faites-moi l’amitié de revenir dans huit jours à la même heure. Nous continuerons la discussion de la question avec la même bonne foi et la même courtoisie qu’aujourd’hui. Vous me communiquerez les observations que la réflexion vous aura suggérées. De mon côté, je vous exposerai mes idées à moi, et après vous avoir dit comment je crois qu’il ne faut pas faire, je vous dirais comment, avec ma vieille expérience, je crois qu’il faut faire.

Jacques PARMENTIER.

Poitiers, mai 1889.

  1. Le Lendit vient d’avoir lieu. Il s’est composé de douze épreuves qui se rattachent au sport, escrime, tir, équitation, etc., et qui n’ont rien de commun avec les jeux scolaires. Je n’ai pu savoir le nombre des concurrents que pour l’aviron. Ils étaient vingt-cinq, « appartenant, dit Le Temps, à la plupart des lycées et collèges de Paris. »




Poitiers. — Imprimerie Millet, Descoust & Pain.