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PÉRONILLA.

C’est dans les probabilités ! Je n’ai qu’une fille… ma fille unique, qui se trouve bien involontairement, la pauvre enfant, être l’épouse de deux maris ! Il y a comme qui dirait de la… bigamie dans ce qui lui arrive n’est-il pas vrai ?

GUARDONA.

Le fait est qu’on pourrait s’y tromper !

PÉRONILLA.

N’y a-t-il pas, messieurs, vous qui devez avoir fait de fortes études, un pays ou les maris ont deux femmes ?

ALVARÈS.

Il y a l’Orient, beau-père.

GUARDONA.

Oui ! en Basse-Bretagne !

PÉRONILLA, à Guardona.

Mais il n’y en a pas, que je sache, où les femmes ont deux maris ?…

ALVARÈS et GUARDONA.

Non !

PÉRONILLA.

Eh ! bien, voilà pourquoi notre situation est une situation sans issue ! Ah ! pardieu ! je sais bien ce que ferait, à ma place, un roi fameux qui a laissé une réputation de sagesse… usurpée d’ailleurs… à mon avis !

ALVARÈS et GUARDONA.

Quel roi ?

PÉRONILLA.

Salomon ! mais, tonnerre de cacao ! vous ne demandez pas que je vous coupe ma fille en deux ?

ALVARÈS et GUARDONA.

Non !