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- Une course à fond de train !
- Descente, côte ou plaine
- Au diable ! je souffle un coup !
- Et je reprends haleine,
- Et mes jambes à mon cou !
- Victoire ! c’est la diligence
- Qui passe dans un tourbillon !
- « Un petit coin par obligeance ? »
- « Holà ! monsieur le postillon ? »
- Horreur et comble des supplices,
- C’était un convoi de nourrices,
- Chacune avec son nourrisson,
- Le tout piaillant à l’unisson !
- Oh ! j’étais fou déjà, quand passe, et ventre à terre,
- Une berline en poste ! ô Dieu ! mille mercis !
- D’un premier bond, je prends carrière,
- Et sur le siége de derrière,
- D’un autre bond, je me retrouve assis !
- Mais le diable a juré ma perte :
- Cette berline est découverte,
- Et qu’est-ce que j’entends soudain
- Un léger bruit, assez badin !
(Bruit de baisers.)
- Chanson goguenarde !
- Vexé, je hasarde
- Un œil et regarde,
- Et que vois-je, ô ciel !
- Quelqu’un et quelqu’une,
- Roulant à la brune,
- Par le clair de lune,
- Leur lune de miel !
- Le bruit redouble.
- J’en ris d’abord,
- Puis je me trouble,
- C’est un peu fort !
- Que l’on s’embrasse,
- Je ne dis point,
- Mais mordieu grâce
- Pour un témoin !
- Bref, d’une scène incivile,
- J’allais troubler leurs amours,