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IV


Sur le haut aqueduc sont encor les deux têtes ;
Mais, à voir leurs nez longs, leurs mines inquiètes,
Il semblerait que tout ne va pas à leur gré.
Le plus âgé des deux, l’homme au casque doré,
Dit : « Bismarck, la lorgnette est mauvaise sans doute,
Mais là-bas, voyez-vous, sur cette grande route,
Là-bas, à Montretout, ces bataillons épais
Qui s’avancent toujours ? Seraient-ce des Français ?
— Non, sire. — Cependant… regardez… — Je regarde,
Sire, et je vois partout des soldats de la garde.
N’ayez crainte. — Pourtant… — Ce sont des Allemands.
— Leurs pantalons sont… — Noirs, et blancs leurs parements.
D’ailleurs, si les Français s’avançaient de la sorte,
C’est qu’ils l’emporteraient ; or, l’armée est si forte,
Sire… vous savez bien que cela ne se peut ! »
Tourné vers l’horizon, rouge d’éclairs, en feu,