Page:Jacques Normand - Tablettes d un mobile, 1871.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


31 OCTOBRE 1870.



Pendant toute la nuit on est sur le qui-vive.
Il pleut à flots. Enfin, le jour tardif arrive ;
Le ciel s’est découvert : le soleil du matin
Sur les sillons mouillés jette un rayon chagrin.
Devant nous Blancmesnil, et puis la plaine immense.
Soudain la canonnade éclate, vive, intense.
Par de nombreux canons puissamment appuyés,
Les régiments prussiens s’avancent, déployés
En tirailleurs devant le Bourget, qu’ils menaçent.
Derrière, en rangs serrés, les réserves se massent.