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Quelque moyen nouveau pour abréger nos jours ?
La guerre ! Chose horrible, abominable, infâme,
Que la raison flétrit, l’humanité condamne ;
Suprême de l’absurde et de la cruauté ;
Stupide expression du crime patenté ;
Chaos noir et sanglant, où va, tête baissée,
Toute une nation contre une autre lancée ;
Lourd marteau dont le choc aveugle et destructeur,
En brisant le vaincu, frappe aussi le vainqueur !

C’est surtout par ces nuits tranquilles et sereines
Que le profond dégoût des passions humaines
Met la tristesse au cœur et les larmes aux yeux.
Les regards allanguis se tournent vers les cieux ;
Il semble que là-haut plane le grand mystère ;
Qu’il y vit tout un monde inconnu de la terre ;
Que, tandis qu’ici-bas les hommes aveuglés
Se heurtent et se tuent, dans les cieux étoilés
Règnent un grand repos, une paix éternelle ;
Qu’un absolu silence entoure de son aile,
Comme d’un crêpe noir, toute l’immensité.