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Raconte-moi toute ta peine ;
Tu trouveras, sans craindre rien,
Une main pour serrer la tienne,
Un cœur pour soulager le tien.

— Ami, si longue est la distance
Qu’il me faut encor parcourir
Que j’ai perdu toute espérance
D’y pouvoir jamais réussir :
Ami, si grande est ma souffrance
Que rien ne saurait la guérir.

Tu me demandes qui je pleure ?
Hélas ! qui pourrait les compter
Tous ceux-là que la mort effleure,
Ou que la mort vient d’emporter,
Foule nombreuse que chaque heure,
Chaque moment, peut augmenter !

Je fuis devant mon ennemie,
La Guerre au bras ensanglanté :