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De te voir soudain repoussée
Par un geste froid et moqueur ?
T’a-t-il lâchement repoussée
Celui-là qui te prit ton cœur ?

Est-ce ton enfant que tu pleures ?
Est-ce ton frère, ton ami ?
Seule, loin de toutes demeures,
Grelottante et morte à demi,
Pourquoi marcher de longues heures
Sans jamais chercher un abri ?

De quel pays es-tu venue ?
Quel chagrin a pu t’alarmer ?
Va, dis-le moi : rien qu’à ta vue
Mon être s’est laissé charmer,
Et, sans t’avoir jamais connue,
Il me semble déjà t’aimer.

Viens : jusqu’à la ferme prochaine
Accepte mon bras pour soutien ;