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Faut-il voir les raisons d’une chute prochaine
Ou l’aurore d’un jour plus brillant et plus beau ?

Est-ce ta destinée, à toi puissante et belle,
De nourrir des enfants sanguinaires, ingrats,
Qui déchirent tes flancs, qui mordent ta mamelle,
Et qu’il te faut toujours étouffer dans tes bras ?

Il en est qui, croyant à ton heure dernière,
Trouvent ton avenir morne et désespéré,
Disent que tu n’es plus ce que tu fus naguère,
Que ton honneur est mort, ton cœur dégénéré.

Ce n’est pas le moment de ces tristesses vaines !
Si le présent est noir, pensons à l’avenir ;
Il est toujours un terme à nos douleurs humaines :
À force de souffrance, on apprend à guérir.

L’ouragan s’est enfui : le canon fait silence.
Retournons maintenant notre champ dévasté ;