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Il retourne chez lui, sourit avec tristesse
À sa femme qui vient l’interroger tout bas ;

Puis, sortant du hangar son bœuf et sa charrue,
Il regagne le champ. — Le ciel est clair et bleu ;
Les vents sont apaisés, et, dans la plaine nue,
Il travaille en chantant sous le regard de Dieu.

Après tant de douleurs, de tourments, de misère,
Après tant de souffrance et tant de sang versé,
Voici venir la paix au sortir de la guerre,
Et voici l’avenir au sortir du passé.

Oh ! qui me donnera la science suprême
Du prophète inspiré, pour pouvoir entr’ouvrir
Les voiles du futur, ô ma France que j’aime,
Savoir dès à présent ce qui te peut guérir !

Que seras-tu demain ? Quel ouragan t’entraîne ?
Dans ton malheur d’hier, dans ton malheur nouveau,