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Comme un rouge serpent sur un océan noir,
L’incendie élevait ses flammes ondoyantes :
L’incendie… ô fureur ! ô rages impuissantes !
Ô mesquine vengeance et lâche désespoir !

N’aviez-vous pas assez, ô scélérats infâmes,
D’avoir tout usurpé, tout souillé, tout proscrit,
La liberté des corps, la liberté des âmes ? —
Non, le sang est trop peu : voici venir les flammes !
Il faut anéantir après avoir détruit.

Allez, haro ! pillez, volez ! Jusqu’à la gorge
Vautrez-vous dans le vol, la débauche et le vin !
Tuez la République en disant qu’on l’égorge !
Partout où vous passez, marquez votre chemin
En appliquant aux murs votre sanglante main.

Devant les Allemands, — qui vous payent peut-être, —
Dociles instruments de l’étranger vainqueur,