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Ô douces nuits de mai, pleines de rêverie,
Qui sûtes inspirer un poëte adoré,
Rafraîchir son beau front brûlé par l’insomnie,
Et verser dans son cœur, harassé de la vie,
Un peu de cet espoir qu’il avait renié ;

Nuits chères aux amants, aux oiseaux, au poëte,
Vous qui rendez le calme à la vie inquiète,
Le chant aux rossignols et le feuillage aux bois,
Belles nuits de tendresse, où l’âme est toute prête
À s’ouvrir à l’amour pour la première fois ;

Vous, si calmes toujours, que vous étiez cruelles
Quand on a vu briller dans votre obscurité
Le feu, l’horrible feu, par la brise excité,
De son brûlant manteau, pailleté d’étincelles,
Enveloppant Paris, Paris épouvanté !

Sur vos voiles épais, profondeurs transparentes,