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Moi qui suis si bien aux lumières !
Mais j’oubliais ! il faut partir :
Le docteur me disait naguères
Que l’ennui me ferait maigrir.

Quand, après la guerre finie,
Frais et gaillards ils reviendront,
Ceux qui restaient pour la patrie,
Quand ils partaient, se souviendront.
Lorgnon dans l’œil, mine riante,
Tranquilles comme Alis-Babas,
De la ville encor palpitante
Ils visiteront les dégâts.
En nous rencontrant sur leur route,
Tendant vers nous leurs doigts gantés,
Ils nous demanderont sans doute
Des nouvelles de nos santés.
Nous alors, sans vouloir leur rendre
Leurs joyeux serrements de main,
De façon qu’ils puissent l’entendre,
Nous fredonnerons ce refrain :