Page:Jacques Emile Blanche - Propos de peintre t. 1.pdf/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Tintoret, vous viendrez voir cela chez moi, c’est bien copié, il pourrait peindre autrement qu’il ne fait. Seulement, que voulez-vous ! il a un tel entourage ! » Mais la surprise du docteur Blanche serait plus grande encore de voir comme au fond son fils Jacques-Émile lui ressemble et le continue. C’est le tragique touchant des oppositions familiales que ce sont justement des qualités, des goûts analogues à ceux de nos parents, qui pour se découvrir, pour s’affirmer, entrent en lutte avec les leurs. De vieux oncles qui décident de donner un conseil judiciaire à leur neveu ont précisément fait les mêmes bêtises et de la même manière, mais s’imaginent que « ce n’était pas la même chose », de même que ceux qui luttèrent pour Delacroix, s’indignèrent ensuite contre Manet, contre les impressionnistes, contre les cubistes, se figurant eux aussi que « ce n’était pas la même chose ». Or, dans deux des plus beaux morceaux de ce recueil, celui sur la vente Rouart et celui sur Cézanne, on se rend compte que Jacques Blanche était exactement le contraire de ce qu’il paraissait vers 1891. Il pousse le traditio-