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nant ainsi de leurs chefs-d’œuvre une gravure aussi émouvante que celles qui furent faites jadis de la Cène de Léonard, par Morgen, avant sa dégradation), mais par un peintre qui est aussi un étonnant écrivain, est à cause de cette dualité, unique. Fromentin ? dira-t-on. Passons l’éponge sur le peintre ; et avouons que l’écrivain, au moins dans les Maîtres d’autrefois, avec ses élégances à la George Sand, sinon à la Jules Sandeau, est inférieur à celui des Maîtres de jadis et de naguère. Jacques Blanche l’emporte surtout, c’est le point le plus intéressant pour les lecteurs, comme « connaisseur en peinture ». Qu’on se rappelle que dans les Maîtres d’autrefois écrits pourtant plusieurs siècles après la mort de ces peintres hollandais, le plus grand d’entre eux, Ver Meer de Delft, n’est même pas nommé. Certainement, comme Jean Cocteau, Jacques Blanche rendrait justice au grand, à l’admirable Picasso, lequel a précisément concentré tous les traits de Cocteau en une image d’une rigidité si noble qu’à côté d’elle se dégradent un peu dans mon souvenir les plus charmants Carpaccio de Venise.