est vrai aussi de lui, Blanche, (et ce qui explique en partie le temps qu’on a mis à le faire sortir de la catégorie des « amateurs distingués »), qu’il était modeste, humain, sensible à la critique. Il faudrait pouvoir insister sur ces qualités familières généralement associées au talent et qui empêchent, pour une forte part, qu’il soit reconnu. Pour montrer que, (sans talent compensateur, hélas !) je comprends fort bien tout de même ce genre de caractère qui, sous une forme ou une autre, est celui de tous les grands artistes étudiés par Jacques Blanche dans ce livre, je dirai en me laissant aller aux souvenirs de cet Auteuil de mon adolescence, que par nature et par éducation, il m’eût alors semblé du plus mauvais goût de faire état d’avantages ou de prétendus avantages, que des camarades avec qui je me trouvais ne possédaient pas. Que de fois, rencontrant à la gare Saint-Lazare des étudiants qui rentraient aussi à Auteuil, ai-je, en rougissant, dissimulé, pour qu’ils ne pussent pas le voir, mon billet de première et suis-je monté en troisième comme eux, avec l’air de n’avoir jamais connu de
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