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dîner, à Trouville, dans les admirables Frémonts qui étaient alors la résidence de Mme Arthur Baignères et où montaient du manoir des Roches ou de la villa Persane, la marquise de Galliffet, cousine germaine de la maîtresse de la maison, avec la princesse de Sagan, toutes deux dans leur élégance aujourd’hui à peu près indescriptible, d’anciennes belles de l’Empire.

Comme mes parents passaient le printemps et le commencement de l’été à Auteuil où Jacques Blanche habitait toute l’année, j’allais sans peine le matin poser pour mon portrait. À ce moment la maison qui s’est construite en hauteur, sur l’atelier même, comme une cathédrale sur la crypte de l’église primitive, était répandue, en ordre dispersé, dans les beaux jardins ; et après la séance de pose, j’allais déjeuner dans la salle à manger du docteur Blanche, lequel, par habitude professionnelle, m’invitait de temps à autre au calme et à la modération. Si j’émettais une opinion que Jacques Blanche contredisait avec trop de force, le docteur, admirable de science et de bonté, mais habitué à avoir affaire à des fous,