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manière générale on peut admettre que celles qui n ont pas perdu leur eau de carrière sont gélives. Comme il faut attendre plusieurs années pour savoir, lorsqu’on commence 1 exploitation d’une carrière, si les pierres extraites sont gélives, on a recours à un procédé spécial qui permet de reconnaître ce défaut et qui consiste à les soumettre à des pressions intérieures analogues à celles produites par la gelée, en faisant cristalliser certains sels dans leurs pores. Ce procédé, imaginé par nngénieur Brard, a été légèrement modifié par Héricard de Thury ; voici en quoi il consiste : les pierres à essayer sont sciées en cubes de Om,05 de côté et non taillées au marteau, les chocs pouvant déterminer la formation de fragments qui se détacheraient ensuite spontanément pendant l’épreuve ; on fait bouillir les échantillons à éprouver pendant une demi-heure dans une dissolution saturée à froid de sulfate de soude, puis on les suspend dans une chambre maintenue à une température de 12° à 15°. Au bout de vingt-quatre heures environ on fait disparaître les efflorescences dont les pierres se sont couvertes en les plongeant dans la dissolution de sulfate de soude, et on les expose de nouveau à l’air ; on recommence cette opération pendant cinq à six jours, puis on lave à grande eau les échantillons essayés. Dans les expériences de Brard les pierres très gélives se sont détériorées en trois jours ; celles de qualite médiocre ont résisté cinq jours ; presque aucun calcaire n’a pu résister vingt jours. Ce procédé est rapide, mais malheureusement les résultats fournis sont quelquefois entachés d’erreurs.

Les pierres poreuses absorbent facilement l’eau et sont généralement gélives, ainsi que celles qui n’ont pas eu le temps de perdre leur eau de carrière. Il faut autant que possible ne pas employer de semblables pierres et, si on y est contraint, on doit les réserver pour les parties des constructions à l’abri du froid, telles que les murs intérieurs ou les fondations. 4La présence du fer dans certaines pierres fait dire qu’elles rouillent ; ces pierres peuvent être aussi résistantes que les autres, mais comme elles sont d’un effet disgracieux, on les réserve, comme les précédentes, pour les murs intérieurs et es parties à l’abri de l’humidité.