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dans une terre saine une longue tranchée dont les parois sont inclinées suivant une pente qui dépend de la nature du terrain ; la terre extraite, mise en dépôt sur les côtés, servira plus tard pour recouvrir le silo. Les racines, tout au moins sur les bords de la fouille, sont rangées soigneusement, maib au milieu on se contente généralement de les jeter pêle-mêle ; arrivé au niveau du sol, le tas est terminé de manière à former une surface courbe, sur laquelle en étend ordinairement un peu de paille qu’on recouvre avec la terre extraite de la tranchée. Lorsque le silo est important, il est bon de ménager de place en place des cheminées de ventilation qui, en l’aérant, empêchent son élévation de température et le développement de certaines fermentations ; ces cheminées peuvent être constituées par des sortes de fagots, de petites bottes de paille, ou mieux de véritables conduits composés de trois ou quatre planches clouées.

Quand le terrain est insuffisamment sain, on ne fait pas de fosse et on établit le silo directement sur le sol ; en outre, pour l’assainir et favoriser l’écoulement de l’eau, on creuse tout autour un petit fossé dont la terre sert à le couvrir ; le silo se trouve donc sur une sorte de plate-forme, On recouvre ensuite les racines d’un léger lit de paille, puis d’une couche de terre ; l’épaisseur de cette couche doit être suffisante pour les protéger contre les gelées.

Les dimensions à donner à un silo se calculent aisément lorsqu’on sait que, au moment de la récolte, on peut mettre, par mètre cube, environ 630 kilos de pommes de terre et 580 de carottes ou de betteraves partiellement rangées. En général il faut plutôt augmenter la longueur des tas que leur largeur ou leur hauteur, car ils s’échauffent facilement et alors les racines fermentent et sont perdues ; c’est pour cette raison, et aussi pour qu’ils restent moins longtemps entamés, que dans beaucoup d’exploitations on préfère les petits silos aux grands.

Les silos temporaires sont ceux qu’on emploie le plus souvent pour les betteraves ; on peut en effet les faire sur place, dans les champs mêmes où les racines sont récoltées, ce qui réduit la main-d’œuvre au minimum et surtout permet de les