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en la mélangeant ensuite à une certaine quantité d’eau ; on peut se servir de ce lait quelques heures après sa fabrication. Le badigeon est un lait de chaux, coloré avec les couleurs en poudre que nous avons signalées à propos des peintures à la colle et à l’huile, auquel on a ajouté certaines substances, ordinairement de l’alun, quelquefois un peu de térébenthine ; pour en rendre la teinte plus agréable, on l’additionne parfois d’une certaine proportion de noir de fumée dissous dans du vinaigre. Le lait de chaux et le badigeon donnent des peintures très fragiles, qu’il faut recommencer de temps en temps ; on peut augmenter leur adhérence, et les rendre plus résistantes, en y incorporant certains produits. Il existe de nombreuses formules pour composer et préparer ces peintures. Le lait de chaux ainsi que le badigeon se couchent avec des brosses analogues à celles dont on se sert pour les peintures à la colle, mais plus grosses ; en outre, comme ces peintures sont très bon marché et qu’on les réserve pour des travaux plutôt grossiers, les ouvriers prennent moins de précautions ; ils attachent notamment leurs brosses à de longs manches, de façon à n’avoir pas à monter sur des échelles ou tout au moins à pouvoir, d’une même place, couvrir une plus grande surface de mur.

Nous signalerons enfin que, pour le blanchiment des murs avec des laits de chaux ou des badigeons, on a obtenu d’excellents résultats, tant au point de vue pratique qu’au point de vue économique, en se servant de pulvérisateurs pour les appliquer, notamment du pulvérisateur «éclair» de Vermorel. Les blanchiments effectués avec ces appareils reviennent beaucoup moins cher que ceux faits à la brosse parce qu’ils ne nécessitent pas d’ouvriers spéciaux ; ils peuvent par suite être recommencés plus souvent. Leur bas prix provient de la rapidité avec laquelle un homme peut couvrir sans fatigue une grande surface et de ce qu’il peut, de terre, sans échafaudages, simplement avec une lance, atteindre jusqu’à 6 mètres et plus de hauteur.

Pour badigeonner les murs de la plupart de nos constructions rurales il suffira, avec ce procédé, de deux ouvriers, l’un pour la manœuvre du pulvérisateur, l’autre pour celle de la