Page:Jacques Danguy - Constructions rurales.djvu/244

Cette page n’a pas encore été corrigée

métallique continu ; ce conducteur suit les contours de la construction et va se terminer dans le sol, parfois à une assez grande distance et à une certaine profondeur, par un dispositif spécial appelé perd-fluide, ayant pour objet d’assurer la dissémination du fluide électrique dans le sol ; c’est pour faciliter cette dissémination qu’on place autant que possible les perd-fluides dans une couche d’eau permanente, dans un puits par exemple ou une nappe d’eau un peu étendue. Le conducteur doit communiquer avec toutes les parties métalliques de la construction (charpentes en fer, couvertures en zinc, chéneaux en plomb, etc.), et, lorsqu’il y a plusieurs paratonnerres, les relier entre eux.

Les conducteurs étaient autrefois formés par des fers carrés ayant 2 à 3 centimètres de côté ; on les remplace maintenant par des câbles en fils de fer galvanisés, ou en fils de cuivre lorsqu’on redoute l’oxydation du fer. Ces câbles sont faciles à poser et épousent bien le profil des bâtiments ; ils sont soutenus de distance en distance, tous les 3 mètres environ, par des supports à fourchette auxquels ils sont maintenus par des goupilles rivées. On emploie aussi maintenant comme conducteurs de simples rubans en cuivre rouge, étamé ou non étamé, qu’on applique sur les murs et qu’on maintient au moyen de crampons spéciaux.

Les conducteurs, quels qu’ils soient, ne doivent présenter aucune solution de continuité et, comme les tiges des paratonnerres du reste, doivent avoir un diamètre suffisant pour ne pas être fondus par les courants qui les parcourent. Les perd-fluides qui terminent dans le sol les conducteurs sont de différents modèles ; les plus simples sont formés par plusieurs pointes ou par des plaques de tôle qu’on place dans un puits ou une fosse remplie de braise ou de charbon, qui conduisent bien l’électricité et protègent le fer contre l’oxydation. Le perd-fluide peut être constitué aussi par un panier en fil de fer galvanisé, d’une contenance d’un hectolitre, dans lequel on a mis du coke ; il existe enfin des perd-fluides perfectionnés, composés d’un ruban métallique inoxydable enroulé en spirale, faciles à immerger dans des nappes d’eau même de très faible profondeur.