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de pelle. Le fer possède une douille qui permet de l’assembler au manche ; cette douille est souvent fendue afin de pouvoir être serrée par un collier.

À côté de ce type de bêche, qui est le plus communément répandu, il en existe d’autres qui varient avec les régions ; c’est ainsi que dans le Midi et en Italie on emploie beaucoup des bêches à tranchant courbe et parfois même presque pointu. Ces formes facilitent la pénétration de l’outil dans le sol ; elles indiquent que dans les régions où elles sont en usage le sol est plus ou moins pierreux et qu’il serait difficile de le travailler avec des bêches à tranchant droit, qui coupent bien mais écartent mal les obstacles. Dans les pays du Nord on emploie des bêches beaucoup plus grandes et il est facile de constater qu’il existé une relation entre la taille et le tempérament des ouvriers et les dimensions des outils dont ils se servent ; c’est pour cette raison qu’on peut chercher à perfectionner les outils en usage mais qu’on ne doit pas les changer ; du reste dans les chantiers les ouvriers à la tâche apportent toujours leurs outils.

Pour certains travaux, notamment pour ceux relatifs à l’ouverture de tranchées étroites et profondes, on remplace la bêche par le louchet, bêche spéciale à fer long et étroit. Dans les terrains caillouteux, les pierres empêchant le tranchant de pénétrer dans le sol, on abandonne la bêche ordinaire et on la remplace par la fourche à bêcher ; cette fourche, qui doit être légère et résistante, et sous ce rapport il en existe d’excellentes de fabrication américaine, est formée de trois ou quatre dents plates ou de section triangulaire, dont les extrémités sont pointues ou tranchantes. La fourche à bêcher est munie d’un manche, légèrement courbe, presque toujours à poignée.

Quand le sol devient plus pierreux et plus tenace encore, on a souvent recours, pour l’ameublir, au pic à pédale dont il existe plusieurs modèles, mais qui, en principe, est formé d’une tige en fer de 25 à 30 millimètres de diamètre terminée d’un côté par une forte pointe et de l’autre par une béquille ; à 35 ou 40 centimètres de la pointe se trouve une pédale qui permet à l’ouvrier, en s’aidant de la poignée, de l’enfoncer