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Quakerisme, secte fondée chez les Anglais en 1647, par un cordonnier nommé Fox. Il exposa sa doctrine, qui consiste, en raison de ce que tous les hommes sont égaux, à tutoyer tout le monde, à ne saluer personne, à ne porter ni boutons, ni dentelles, ni aucune autre superfluité, à prêcher, qu’on soit homme ou femme, enfant ou vieillard, dès qu’on se sent inspiré par l’esprit, à n’avoir ni culte, ni prêtres, etc. Cette doctrine grossière fut fardée par deux savants, Guillaume Penh et Robert Barklay, à qui cette intervention ne fait pas très-grand honneur. La secte s’étendit en Angleterre et en Amérique. Son culte consiste à se réunir pour danser gravement, mais jusqu’à ce que l’esprit vienne inspirer quelqu’un de la compagnie. Cette inspiration s’annonce par des convulsions et par un certain tremblement ; ce qui n’est pas trop la manière du Saint-Esprit. Ce tremblement a constitué le nom des quakers, qui veut dire trembleurs. Aussitôt que l’un ou l’une des danseurs sent l’Esprit, il ou elle se met à prêcher.

 
Quakers
Quakers
 

Queiran (Isaac), sorcier de Nérac, arrêté à Bordeaux, ou il était domestique depuis vingt-cinq ans. Interrogé comment il avait appris le métier de sorcier, il avoua qu’à un âge encore jeune, étant au service d’un habitant de la Bastide d’Armagnac, un jour qu’il allait chercher du feu chez une vieille voisine, elle lui dit de se bien garder de renverser des pots qui étaient devant la cheminée :ils étaient pleins de poison que Satan lui avait ordonné de faire. Cette circonstance ayant piqué sa curiosité, après plusieurs questions, la vieille lui demanda s’il voulait voir le grand maître des sabbats et son assemblée. Elle le suborna de telle sorte qu’après l’avoir oint d’une graisse dont il n’a pas vu la couleur ni senti l’odeur, il fut enlevé et porté dans les airs jusqu’au lieu où se tenait le sabbat. Des hommes et des femmes y criaient et y dansaient ; ce qui l’ayant épouvanté, il s’en retourna.

Le lendemain, comme il passait par la métairie de son maître, un grand homme maigre se présenta à lui et lui demanda pourquoi il avait quitté l’assemblée où il avait promis à la vieille de rester. Il s’excusa sur ce qu’il n’y avait là rien à faire