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Parkes (Thomas), Anglais qui, en voulant se mettre en relation avec les esprits, se vit poursuivi de visions épouvantables.

Parlements. Le clergé n’a jamais demandé la mort des sorciers. Ce sont les parlements qui les ont toujours poursuivis avec chaleur. À la fin du dix-septième siècle, le clergé réclamait contre l’exécution de plusieurs sorcières convaincues d’avoir fait le sabbat avec maître Verdelet ; le parlement de Rouen pria très-humblement le roi de permettre qu’on brûlât incontinent toutes les sorcières. On citerait mille exemples pareils.

Paroles magiques. On peut charmer les dés ou les cartes de manière à gagner continuellement au jeu, en les bénissant en même temps que l’on récite ces paroles : Contra me ad incarte cla, a filii a Eniol, Lieber, Braya, Braguesca. On n’est point mordu des puces si l’on dit en se couchant : Och, och. On fait tomber les verrues des mains en les saluant d’un bonsoir le matin et d’un bonjour le soir. On fait filer le diable avec ces mots : Per ipsum, et cum ipso, et in ipso. Qu’on dise : Sista, pista, rista, xista, pour n’avoir plus mal à la cuisse. Qu’on prononce trois fois : Onasages, pour guérir le mal de dents. On prévient les suites funestes de la morsure des chiens enragés en disant : Hax, pax, max. Voy. Beurre, Charmes, Sabbat, Éléazar, Ananisapta, Amulettes, etc.

Parque (Marie de la), compagne au sabbat de Domingina Maletena. Voy. ce mot.

Parques, divinités que les anciens croyaient présider à la vie et à la mort ; maîtresses du sort des hommes, elles en réglaient les destinées. La vie était un fil qu’elles filaient : l’une tenait la quenouille, l’autre le fuseau, la troisième, avec ses grands ciseaux, coupait le fil. On les nomme Clotho, Lachésis et Atropos. On les fait naître de la Nuit, sans le secours d’aucun dieu. Orphée, dans l’hymne qu’il leur adresse, les appelle les fille de l’Érèbe.

Parris, famille protestante établie à Salem, dans la Nouvelle-Angleterre. Plusieurs jeunes filles de cette famille, dont le père était ministre, furent obsédées en 1692, et tombèrent dans un état extraordinaire. Elles se glissaient dans des trous, sous les bancs, sous les meubles, et faisaient des contorsions étranges. En ce même temps une jeune fille d’un nommé Goodwin, dans la même ville, avait des hallucinations, voyait à tout moment un cheval devant elle, se mettait à califourchon sur une chaise et prenait le galop. On crut que ces jeunes filles étaient ensorcelées, d’autant plus qu’elles accusaient certaines femmes de les avoir maléficiées. On mit ces femmes en prison, et les obsédées respirèrent. Tout cela est un peu obscur ; mais ce qui est clair, c’est que l’esprit malin était là pour quelque chose.

Parthénomancie, divination ridicule pour connaître la présence ou l’absence de la virginité. On mesurait le cou d’une fille avec un fil, et en répétant l’épreuve avec le même fil, on tirait mauvais présage du grossissement du cou.

Pasétès, magicien qui achetait les choses sans les marchander ; mais l’argent qu’il avait donné n’enrichissait que les yeux, car il retournait toujours dans sa bourse. Voy. Pistole volante.

Passalorynchithes, hérétiques des premiers siècles, ainsi nommés de deux mots grecs qui veulent dire pieu dans le nez. Ils croyaient qu’on ne pouvaient prier convenablement qu’en se mettant deux doigts, comme deux pieux, dans les deux narines.

Patala, nom de l’enfer des Indiens.

Patiniac, superstition particulière aux Indiens des îles Philippines. C’est un sortilège qu’ils prétendent attacher au fruit d’une femme, dont l’effet est de prolonger les douleurs de l’enfantement et même de l’empêcher. Pour lever le charme, le mari ferme bien la porte de sa case, fait un grand feu tout à l’entour, quitte le peu de vêtements dont il est ordinairement couvert, prend une lance ou un sabre, et s’en escrime avec fureur contre les esprits invisibles jusqu’à ce que sa femme soit délivrée.

Patris (Pierre), poëte, né à Caen en 1583.

Il fut premier maréchal des logis de Gaston de France, duc d’Orléans. L’esprit de plaisanterie lui valut sa fortune et la confiance dont il jouissait auprès du prince. Il mourut à Paris en 1671. On raconte qu’étant au château d’Egmond, dans une chambre où un esprit venait de se montrer, il ouvrit la porte de cette chambre, qui donnait sur une longue galerie, au bout de laquelle se trouvait une grande chaise de bois si pesante que deux hommes avaient peine à la soulever. Il vit cette chaise matérielle se remuer, quitter sa place et venir à lui comme soutenue en l’air. Il s’écria : — Monsieur le diable, les intérêts de Dieu à part, je suis bien votre serviteur ; mais je vous prie de ne pas me faire peur davantage.

La chaise s’en retourna à sa place comme elle était venue. Cette vision, dit-on, fit une forte impression sur l’esprit de Patris, et ne contribua pas peu à le faire rentrer dans son devoir.

Patroüs. Jupiter avait, sous le nom de Patroüs, à Argos, une statue de bois, qui le représentait avec trois yeux, pour marquer qu’il voyait ce qui se passait dans le ciel, sur la terre et dans les enfers. Les Argiens disaient que c’était le Jupiter Patroüs qui était dans le palais de Priam, et que ce fut au pied de son autel que ce prince fut tué par Pyrrhus.

Pauana. C’est le nom qu’on donnait en Flandre à la danse infernale, violente, déhanchée, excentrique, que dansaient les sorcières au sabbat.

Paul (Arnold), paysan de Médroïga, village de Hongrie, qui fut écrasé par la chute d’un chariot