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quelquefois une torche. On attribue aussi à ses regards un pouvoir de fascination.

Kelen et Nysrock, démons que les démonographes font présider aux débauches, aux danses, aux orgies.

Kelpie, cheval-diable. Voy. Nickar.

Kemosch. Voy. Chamos.

Kenne, pierre fabuleuse qui se forme dans l’œil d’un cerf, et à laquelle on attribue des vertus contre les venins.

Kentorp, couvent non loin de Hamm, dont les religieuses furent possédées au seizième siècle par des maléfices que leur cuisinière mêlait, comme elle l’avoua, à leurs aliments. Leur possession consistait en démences et en épilepsies. Wierus parle de ces faits.

Kephalonomancie, divination qui se prati-

 
Kephalonomancie
Kephalonomancie
 
quait en faisant diverses cérémonies sur la tête cuite d’un âne. Elle était familière aux Germains. Les Lombards y substituèrent une tête de chèvre. Delrio soupçonne que ce genre de divination, en usage chez les juifs infidèles, donna heu à l’imputation qui leur fut faite d’adorer un âne. Les anciens la pratiquaient en mettant sur des charbons allumés la tête d’un âne, en récitant des prières superstitieuses, en prononçant les noms de ceux qu’on soupçonnait d’un crime, et en observant le moment où les mâchoires se rapprochaient avec un léger craquement. Le nom prononcé en cet instant désignait le coupable. Le diable arrivait aussi quelquefois sans se montrer pour répondre aux questions qu’on avait à lui faire.

Kericoff, démon des lacs, très-redouté en Russie. Il bat les flots de ses pieds de cheval à travers les tempêtes, élève des trombes et, de ses grandes mains noires, fait sombrer les barques. Il poursuit ensuite le marin qui cherche à se sauver sur une planche ou sur un tonneau, et si l’infortuné se retourne, il voit la grosse tête humaine du mauvais esprit.

Khizzer. Les Orientaux donnent ce nom au prophète Élie, dont ils font un grand enchanteur, attaché à Alexandre le Grand.

Khumano-Goo, sorte d’épreuve en usage au Japon. On appelle goo un petit papier rempli de caractères magiques, de figures de corbeau et d’autres oiseaux noirs. On prétend que ce papier est un préservatif assuré contre la puissance des esprits malins ; et les Japonais ont soin d’en

 
Khumano-Goo
Khumano-Goo
 
acheter pour les exposer à l’entrée de leurs maisons. Mais parmi ces goos, ceux qui ont la plus grande vertu viennent d’un certain endroit nommé Khumano ; ce qui fait qu’on les appelle Khumano-goos. Lorsque quelqu’un est accusé d’un crime et qu’il n’y a pas de preuves suffisantes pour le condamner, on le force à boire une certaine quantité d’eau dans laquelle on met un morceau de khumano-goo. Si l’accusé est innocent, cette boisson ne produit sur lui aucun effet ; mais s’il est coupable, il se sent attaqué de coliques qui le forcent à avouer. Quelquefois on fait avaler le goo. Voy. ce mot.

Kiakiak, le démon au Pégu. Il a son temple au sommet d’une montagne, et les bonzes seuls osent y entrer. Kiakiak doit un jour détruire le monde. Mais alors Dagoun, le dieu suprême, qui s’y attend et qui se prépare, en créera un autre bien plus parfait.

Kijoun, nom d’une idole que les Israélites honorèrent dans le désert, et qui paraît avoir été le soleil. Le prophète Amos en parle au chap. v.

Kiones, idoles communes en Grèce. C’étaient des pierres oblongues en forme de colonnes, d’où vient leur nom.

Kirghis. Les Kirghis, voisins des Kalmouks, sont mahométans ; ils ont un grand prêtre appelé Achoun, qui réside près du khan ; ignorants et superstitieux, ils croient aux sortilèges et possèdent cinq classes de magiciens : les uns font leurs prédictions avec des livres, d’autres se servent de l’omoplate d’une brebis, dépouillée avec un couteau, car elle serait sans vertu si quelqu’un y avait porté les dents ; une troisième classe, pour lire dans l’avenir, sacrifie un cheval, un mouton ou un bouc sans défaut ; la quatrième consulte la flamme qui s’élève du beurre ou de la graisse