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qui avaient de petits chapeaux dont il fallait d’abord se saisir. Si on avait ce bonheur, on devenait leur maître, et on les contraignait à déclarer et à découvrir où étaient ces trésors. Ces esprits sont nos gnomes et nos lutins.

Infernaux. On nomma ainsi, dans le seizième siècle, les partisans de Nicolas Gallus et de Jacques Smidelin, qui soutenaient que, pendant les trois jours de la sépulture de Notre-Seigneur, son âme, descendue dans le lieu où les damnés souffrent, y avait été tourmentée avec ces malheureux[1].

Infidélité. Quand les hommes de certaines peuplades d’Égypte soupçonnaient leurs femmes d’infidélité, ils leur faisaient avaler de l’eau soufrée, dans laquelle ils mettaient de la poussière et de l’huile de lampe, prétendant que, si elles étaient coupables, ce breuvage leur ferait souffrir des douleurs insupportables ; espèce d’épreuve connue sous le nom de calice du soupçon.

 
Calice du soupçon
Calice du soupçon.
 

Influence des astres. Le Taureau domine sur le cou ; les Gémeaux sur les épaules ; l’Écrevisse sur les bras et sur les mains ; le Lion sur la poitrine, le cœur et le diaphragme ; la Vierge sur l’estomac, les intestins, les côtes et les muscles ; la Balance sur les reins ; le Scorpion sur les parties secrètes ; le Sagittaire sur le nez et les excréments ; le Capricorne sur les genoux ; le Verseau sur les cuisses ; le Poisson sur les pieds.

Voilà en peu de mots ce qui regarde les douze signes du zodiaque touchant les différentes parties du corps. Il est donc très-dangereux d’offenser quelque membre lorsque la lune est dans le signe qui domine, parce que la lune en augmente l’humidité, comme on le verra si on expose de la chair fraîche pendant la nuit aux rayons de la lune : il s’y engendrera des vers, et surtout dans la pleine lune[2]. Voy. Astrologie.

Inis-Fail, nom d’une pierre fameuse attachée encore aujourd’hui sous le siège où l’on couronnait, dans l’église de Westminster, les rois de la Grande-Bretagne. Cette pierre du destin, que dans la légende héroïque de ces peuples les anciens Écossais avaient apportée d’Irlande, au quatrième siècle, devait les faire régner partout où elle serait placée au milieu d’eux.

Initiations. Voy. Sabbat.

Inquisition. Ce fut vers l’an 1200 que le pape Innocent III établit le tribunal de l’inquisition pour procéder contre les Albigeois, hérétiques perfides, qui bouleversaient la société et ramenaient les hommes à l’état sauvage. Déjà, en 1184, le concile de Vérone avait ordonné aux évêques de Lombardie de rechercher ces hérétiques rebelles et de livrer au magistrat civil ceux qui seraient opiniâtres. Le comte de Toulouse adopta ce tribunal en 1229 ; Grégoire IX, en 1233, le confia aux dominicains. Les écrivains qui ont dit que saint Dominique fut le premier inquisiteur général ont dit là une chose qui n’est pas. Saint Dominique ne fut jamais inquisiteur ; il était mort en 1221. Le premier inquisiteur général fut le pieux légat Pierre de Castelnau, que les Albigeois assassinèrent. Le pape Innocent IV étendit l’inquisition dans toute l’Italie, à l’exception de Naples. L’Espagne y fut soumise de 1480 à 1484, sous le règne de Ferdinand et d’Isabelle ; le Portugal l’établit en 1557.

  1. Bergier, Dictionnaire théologique.
  2. Admirables secrets d’Albert le Grand, p. 18.