simple. Le génie d’Holbein a fécondé cette idée dans sa fameuse Danse des morts du cloître des dominicains à Bâle ; c’était une fresque, et elle a péri comme périssent peu à peu les fresques. Il en reste au musée de Bâle quelques débris et des miniatures coloriées. La danse d’Holbein n’est pas, comme celles de Dresde et de la Chaise-Dieu, une chaîne continue de danseurs menés par la mort ; chaque danseur a sa mort costumée d’une façon différente, selon l’état du mourant. De cette manière, la danse d’Holbein est une suite d’épisodes réunis dans, le même cadre. Il y a quarante et une scènes dans le drame d’Holbein, et dans ces quarante et une scènes une variété infinie. Dans aucun de ces tableaux vous ne trouverez la même pose, la même attitude, la même expression : Holbein a compris que les hommes ne se ressemblent pas plus dans leur mort que dans leur vie, et que, comme nous vivons tous à notre manière, nous avons tous aussi notre manière de mourir.
» Holbein costume le laid et vilain squelette sous lequel nous nous figurons la mort, et il le
» Holbein avait ajouté à l’idée populaire de la Danse des morts : le peintre inconnu du pont de Lucerne a ajouté aussi à la danse d’Holbein. Ce ne sont pas des peintures de prix que les peintures du pont de Lucerne ; mais elles ont un mérite d’invention fort remarquable. Le peintre a représenté, dans les triangles que forment les poutres qui soutiennent le toit du pont, les scènes ordinaires de la vie, et comment la mort les interrompt brusquement.
» Dans Holbein, la mort prend le costume et