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Cadmus. M. Appert a établi que l’écriture nous vient d’Adam, et que le Cadmus célébré par les Grecs comme l’inventeur de l’écriture n’est autre qu’Adam, Adamus, qui a reçu ce don en même temps que celui de la parole. On a altéré le nom d’Adamus, en mettant une aspiration orientale devant la première lettre[1].

Caducée. C’est avec cette baguette, ornée de deux serpents entrelacés, que Mercure conduisait les âmes aux enfers et qu’il les en tirait au besoin.

Cadulus, pieux soldat dont la légende rapporte qu’il était obsédé par le diable en forme d’ours[2]. Il s’en délivra par la prière.

Cæculus, petit démon né d’une étincelle qui vola de la forge de Vulcain dans le sein de Prenesta. Il fut élevé parmi les bêtes sauvages. On le reconnut à cette particularité, qu’il vivait dans le feu comme dans son élément ; ses yeux, qui étaient fort petits, étaient seulement un peu endommagés par la fumée. Les cabalistes font de lui un salamandre.


Cadavre.

Caf. Voy. Kaf.

Cagliostro ( Joseph-Balsamo), célèbre aventurier du dix-huitième siècle, connu sous le nom d’Alexandre, comte de Cagliostro, naquit, dit-on, à Païenne en 1743, de parents obscurs. Il montra dans ses premières années un esprit porté à la friponnerie ; tout jeune, il escroqua soixante onces d’or à un orfèvre, en lui promettant de lui livrer un trésor enfoui dans une grotte, sous la garde des esprits infernaux ; il le conduisit dans cette grotte, où le bonhomme fut assommé de coups de bâton. Cagliostro s’enfuit alors et voyagea, avec un alchimiste nommé Althotas, en Grèce, en Égypte, en Arabie, en Perse, à Rhodes, à Malte. Ayant perdu là son compère, il passa en Angleterre et d’Angleterre en France, vivant du produit de ses compositions chimiques. Il donnait dans la pierre philosophale, le magnétisme et diverses jongleries et intrigues ignobles.

Il se rendit à Strasbourg, où il fut reçu, en 1780, avec une sorte de triomphe ; il y guérit certains malades qui l’attendaient, avec une adresse si prompte que l’on a cru qu’ils étaient apostés et leur mal supposé, à moins que le diable ne fût aux ordres de Cagliostro, comme beaucoup l’ont dit, et comme le faisait penser sa physionomie patibulaire.

Les uns ont regardé Cagliostro comme un homme extraordinaire, un inspiré ; d’autres comme un charlatan ; quelques-uns ont vu en lui un membre voyageur de la maçonnerie templière, constamment opulent par les secours nombreux qu’il recevait des diverses loges de l’ordre ; mais le plus grand nombre s’accorde à donner au faste qu’il étalait une source moins honorable encore. Il se vantait de converser

  1. Voyez les Légendes de l’Ancien Testament (le livre d’Enoch).
  2. Bollandi Acta sanctorum, 24 aprilis.