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PRÉLIMINAIRE.


gnent le nouement de l’aiguillette et les philtres amoureux ; ceux qui n’entreprennent rien le vendredi, qui s’effraient quand ils entendent le chien de la mort, ou le cri de la chouette, qui prennent des billets de loterie, sur l’avis de tel ou tel rêve, tous ceux-là, parce que le nombre en est immense, sont-ils donc bien plus sages...?

Ainsi les lumières, que les vrais philosophes ont répandues à grands flots sur les erreurs superstitieuses, ne les ont point déracinées. Elles tyrannisent encore l’immense majorité des hommes ; et l’on peut répéter aujourd’hui ce que disait, il y a plus de cent ans, le curé Thiers, dans la préface de son traité des superstitions : « Elles sont si généralement répandues, que tel les observe qui n’y pense nullement, tel en est coupable qui ne le croit pas ; elles entrent jusque dans les plus saintes pratiques de l’église ; et quelquefois même, ce qui est tout-à-fait déplorable, elles sont publiquement autorisées, par l'ignorance de certains ecclésiastiques, qui devraient empêcher, de toutes leurs forces, qu’elles ne prissent racine dans l’église.

Les prédicateurs n’en parlent presque jamais, dans leurs sermons ; et ce que la plu-