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PRÉLIMINAIRE.


Ælien rapporte qu’il y avait des magiciens à Lacédémone ; et les sorciers ne devaient pas y manquer, puisque ce pays était voisin de la Thessalie, et que la Thessalie possédait un si grand nombre de sorciers, et surtout de sorcières, que le nom de sorcière et de Thessalienne étaient synonymes[1].

L’histoire moderne a suivi les traces de l’histoire ancienne. Les vieilles chroniques de l’Espagne, celles de la Germanie et de tous les pays du nord sont entourées de fables ridicules. On sait combien de magiciens et d’enchanteurs parurent à la cour du roi Arthus. Le règne de nos premiers rois pourrait presque se comparer, pour le merveilleux et les mœurs chevaleresques, aux temps héroïques de la Grèce et de l’Égypte. La magie et les sorciers avaient un grand crédit en France sous la première race. Aimoin et Frédégaire représentent la mère de Clovis, la fameuse Bazine, comme une sorcière, ou tout au moins comme une magicienne. Le soir de ses noces, disent-ils, elle pria son époux de passer la première nuit dans une entière continence, d’aller seul à la porte du palais, et de

  1. Pline. — On faisait une différence entre les magiciens et les sorciers. Les premiers étaient des enchanteurs respectables ; les seconds, des malheureux vendus aux puissances de l’enfer.