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DISCOURS


magie, l’art de lire dans les astres, et l’évocation des mânes.

Avitus, dans son poëme du Péché originel, fait remonter plus loin encore l’existence de la magie. « Un sot orgueil, dit-il, et le désir de trop savoir avaient perdu nos premiers parens, et faisaient de leur race une race corrompue. Les enfans d’Adam, héritiers de sa curiosité malheureuse, cherchèrent bientôt à connaître l’avenir par des moyens coupables. Ils consultèrent les astres, tirèrent des horoscopes et inventèrent la magie[1]. »

Quelques écrivains ont prétendu que les Lacédémoniens n’avaient point de sorciers, parce que, quand ils voulurent apaiser les mânes de Pausanias, qu’on avait laissé mourir de faim dans un temple, et qui s’était montré depuis à certaines personnes, on fut obligé de faire venir des sorciers d’Italie, pour chasser le spectre du défunt. Mais ce trait ne prouve rien, sinon que les sorciers de Lacédémone n’étaient pas aussi habiles que ceux de l’Italie.

  1.  Namque hinc posteritas vitiato germine duxit
    Artibus illicitis cognoscere velle fut11ra……
    Quœrere nunc astris quo quisquam sidere natus,
    Prospera quàm ducat restantis tempora vitæ…
    Jàm magicam dignè valeat quis dicere fraudem, etc.

    Alcimi Aviti Poemat. lib. II.