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PRÉLIMINAIRE.


les replis de l’âme, qui en sonde les profondeurs les plus cachées, qui s’offense d’un culte absurde et indigne de lui, qui méprise les vaines cérémonies des pharisiens et de ceux qui leur ressemblent… Et cependant, la superstition règne au sein du christianisme, aussi puissante que jamais ; elle l’entoure d’un brouillard d’erreurs qui en ternit l’éclat, et parvient à rendre méprisable, aux yeux du vulgaire, tous les principes d’une religion dont il ne voit plus les beautés incomparables.

Car, qu’on ne s’y trompe point, le peuple s’attache aux cérémonies, aux pompes, à tout ce qui l’étonne ; il croit tout, d’une foi robuste, tant que ses yeux sont encore fermés ; mais qu’il s’éclaire sur les jongleries et les prodiges, qu’il découvre le mensonge où il croyait trouver la vérité, il devient bientôt plus incrédule que l’homme instruit, parce que, incapable de rien discerner, il confond les dogmes de l’existence de [[sc|Dieu}} et de l’immortalité de l’âme, avec les miracles de la sainte ampoule et les histoires de revenans ; qu’il juge les préceptes de Jésus-Christ, sur la conduite de ceux qui les profanent, en se vantant de les suivre ; et qu’une seule erreur découverte lui en fait soupçonner mille. On peut conclure de là que l’in-