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fiant leur chaire par la pénitence, et la rendant semblable à celle de Jésus-Christ qui a été déchirée pour notre salut. Mais il me semble qu’elles ont cet avantage sur les autres Chrétiens que glorifiant Dieu par leur chair en la conservant pure et chaste pour l’amour de luy, elles peuvent par là faire servir leur corps à leur propre gloire. Car qu’y a-t-il de plus glorieux pour une Chrétienne que de contribuer à la gloire de Jésus-Christ. Mais pour jouir de cet avantage, et pour offrir à Dieu un corps qui luy plaise, un corps parfaitement pur et chaste, il ne faut pas qu’une fille l’expose à la veue et aux désirs de tous les hommes comme le corps d’une effrontée ; il faut qu’elle le couvre avec modestie et ne pouvant pas entièrement éviter le danger qu’il y a de voir les hommes et d’en être veue, qu’elle évite du moins le mal qu’il y a à les tenter par sa nudité.

LX. Elles le devroient sans doute et l’on peut dire que leur prorre intérest les oblige à le faire, puisque par leur peu de modestie, elles donnent moins d’amour que de dégout et de deffiance aux hommes judicieux et sages qu’elles souhaitent pour époux, et que n’inspirant de la passion qu’aux libertins et qu’aux sensuels, elles travaillent elles-mêmes à se rendre malheureuses en se procurant de tels