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sein, puisque l’on approuve qu’elles ayent le visage découvert, et que c’est principalement par la beauté du visage qu’elles plaisent aux yeux, et qu’elles touchent le cœur. On pourroit leur repartir que ce n’est que par condescendance que l’Eglise souffre qu’elles marchent sans un voile sur la teste, et que ce relachement de la modestie des premières chrestiennes ne peut pas servir de raison pour se relâcher davantage, et pour se conformer entièrement aux vanitéz du siècle.

XLIV. Mais supposons qu’il ait toujours été loisible et bien-séant aux filles et aux femmes chrestiennes de paroître en public la face dévoilée. On n’en peut pas conclure ce me semble qu’elles puissent montrer publiquement leur gorge toute nue. Au contraire on doit inférer que l’Eglise leur ayant seulement permis de découvrir leur visage ; leur a tacitement deffendu de découvrir leur sein. Et certes il y a bien de la différence entre faire voir son sein et montrer son visage. La société naturelle et la communication civile que l’on a les uns avec les autres demandent qu’on se connoisse mutuellement, et comme on ne se connoit que par le visage, elles ont donné un juste fondement à introduire la coutume parmi les hommes et parmi les femmes d’aller le visage