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aucune société qu’avec des vierges consacrées à Dieu. Pourroient-elles causer un plus grand scandale dans l’église, que de venir attaquer l’innocence jusques dans son sort. Les religieuses se sont renfermées dans le cloître pour mieux résister au démon et aux charmes de la volupté ; ces filles et ces femmes s’insinuent dans les cloîtres, et par la nudité de leur gorge deviennent les démons et les tentateurs des religieuses , les aides et les ministres de la sensualité. Les religieuses ont préféré une prison perpétuelle à la liberté criminelle que le monde inspire, et se sont rendues les captives de Jésus-Christ pour s’affranchir de la tirannie du péché ; ces filles et ces femmes entrent à demi-nues dans cette sainte cloiture pour y introduire le libertinage du siècle, et pour ébranler la vocation des religieuses, pour changer la captivité de ces heureuses Vestales, et pour les rendre les esclaves de la vanité du monde, au lieu qu’elles le sont de la loy de Jésus-Christ. Elles sollicitent ces épouses de notre Dieu à luy être infidelles, elles renouvellent dans leur esprit l’idée des plaisirs ausquels elles ont renoncé, et semblent leur faire un tacite reproche d’avoir quitté le monde pour Dieu, et une leçon secrette de quitter Dieu pour le monde. Pensent-elles ne pas