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leurs nuditéz l’exemple et l’usage de plusieurs siècles. Si elles pensent que l’autorité de la coutume puisse les justifier, il faut qu’elles confessent malgré elles que l’autorité de la coutume peut les condamner, et sur ce fondement il est aisé de les confondre et de les convaincre d’erreur. Elles allèguent une coutume criminelle, on leur oppose une coutume sainte ; elles allèguent une coutume qui répugne aux maximes de notre foi, on leur oppose une coutume conforme aux préceptes de Jésus-Christ ; elles allèguent une coutume que les femmes mondaines et libertines ont pratiquée à l’exemple des idolâtres, on leur oppose une coutume que les véritables chrétiennes ont toujours suivie pour se distinguer des idolâtres. Puisqu’elles veulent se régler sur la coutume, il faut nécessairement qu’elles choisissent l’une des deux, et que par ce choix elles se rangent ou du parti des femmes payennes et des femmes effrontées qui ont approuvé l’usage des nuditéz de gorge et d’épaules, ou du parti des femmes chrétiennes et modestes qui ont toujours eu horreur de paroître à demi-nues. Hé quoy, n’auront-elles pas honte de faire connoitre à tout le monde qu’elle n’ont de la deflerence pour la coutume que quand elle est un engagement au crime, et qu’elles la désaprouvent lors