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VIII. Ce fut sur ce fondement que le grand S. Chrisostome condamnant la manière dont on habilloit de son temps les nouvelles mariées, comme contraire à la modestie Chrétienne, répondit à ceux qui luy objectoient qu’on suivoit la coutume ; que le démon étant l’auteur de cette coutume, ils devoient gémir de la voir établie, et non pas la continuer en la pratiquant, que puisqu’il y avoit du mal à habiller de la sorte les fiancées, bien loin de continuer à le faire, ils devoient souhaiter que cela n’eût jamais été fait, et croire qu’une mauvaise mode n’étoit que trop observée quand elle l’étoit une seule fois.

IX. C’est donc inutilement que les filles et les femmes tâchent d’excuser leurs nuditéz par l’autorité de la coutume, et plus elles prétendent que cette coutume est ancienne plus elles contribuent sans y penser à augmenter leurs fautes ; elle est ancienne il est vray, et si ancienne qu’elle étoit avant le Christianisme. C’est une coutume que plusieurs idolatres ont de tout temps approuvée, et que les démons ont eux-mêmes apprise aux femmes selon la pensée de Tertulien et de quelques Pères de l’Eglise. Tellement que les femmes qui veulent faire servir à leur justification l’antiquité de cette coutume s’accusent imprudemment elles-mêmes