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de faillir ? n’est-il pas vray qu’elles témoignent se plaire au mal qu’elles deffendent, et qu’elles excitent les autres à imiter leur déréglement, en soutenant qu’elles ne font rien qu’on puisse désaprouver ? c’est ainsi que de leur désordre particulier elles en veulent faire un désordre public, et qu’après avoir ajouté l’obstination au péché, elles ajoutent le scandale à l’obstination, c’est ainsi qu’elles pervertissent les femmes après avoir perverti les hommes, et qu’elles se rendent incapables et indignes de sortir de leur erreur, en tâchant de la communiquer.

IV. Mais j’espère qu’elles la reconnoitront et la condamneront après la lecture de ce petit ouvrage, et que n’ignorant pas que la confession humble et sincère de nos fautes est tou jours suivie du pardon, parce qu’elle est une marque asseurée de notre repentir : elles confesseront ingenument qu’elles ont mal fait de montrer publiquement leur gorge et leurs épaules nues. J’espère aussi que par cet aveu elles obtiendront et la rémission de leurs fautes passées et la grace de les réparer par une conduite contraire. Et pour leur en faciliter le moyen je me suis résolu d’examiner avec elles les raisons qu’elles alléguent pour se deffendre, afin qu’elles avouent avec moy que le démon a mis jusqu’à présent sur leur esprit le voile qu’elles