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péchéz par des paroles étudiées, et par des discours frivoles.

II. Je ne m’étonne donc pas que les femmes qui se plaisent à avoir la gorge et les épaules découvertes s’étudient à justifier leur procédé ou du moins à l’excuser. Mais avant de leur faire voir que toutes leurs excuses sont injustes et inutiles. J’ay cru les devoir avertir qu’elles augmentent leur péché en s’obstinant à l’excuser, et qu’elles se rendent d’autant plus coupables qu’elles se disent entièrement innocentes. Il y a quatre degrez de malice dans tous les péchéz, dit l’abbé Rupert. Le premier est lorsque y consentons. Le 2, lorsque nous le faisons. Le 3 lorsque nous y persévérons. Le 4 et le plus dangereux lors que nous excusons et deffendons notre péché. C’est par là que nous faisons quelquefois un crime d’une simple faute, et un crime si désagreable à Dieu, que c’est, selon la pensée de ce grand Docteur, ce quatrième péché pour lequel Dieu dit qu’il vouloit abandonner les habitans de Damas à leur mauvaise conduite, après leur avoir pardonné les trois péchéz de pensée , d’action et d’habitude.

III. N’est-il pas vray que quand elles s’efforcent d’excuser et de justifier leur faute, elles travaillent à s’acquérir et à se donner la liberté