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blent y consentir ; elles se joignent au démon pour se perdre, et se haïssent pour se trop aimer. Elles applaudissent à la victoire que le démon remporta sur Eve, et renouvellent en quelque sorte son crime en se conformant à l’état où elle se trouva aussitost qu’elle fut criminelle.

XXXVIII. Ah puisque par la nudité de leur corps elles deviennent les images d’Eve coupable, que ne tâchent-elles de luy estre semblables par les mouvemens de leur cœur. Eve reconnut sa faute et la détesta en couvrant sa nudité ; que ne voilent-elles leurs bras, leurs épaules et leur sein pour montrer qu’elles avouent la faute qu’elles ont faite en les découvrant. Eve n’osa pas paroître devant Dieu que tout son corps ne fut couvert ; elles devroient du moins faire scrupule de se présenter à Dieu dans les Eglises avec les bras nus et la gorge nue. Enfin Eve ne pût souffrir sans honte que son mari même fût le spectateur de sa nudité, et elles cherchent des témoins de la leur, et des témoins qui ne peuvent les regarder sans danger ou sans crime, et dont elles tâchent de surprendre et de pervertir les inclinations en s’efforçant de leur plaire.

XXXIX. Si elles considéroient attentivement toutes ces choses, je m’assure qu’elles des