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voie basse et indigne d’une âme noble et généreuse. Vous sollicitez et mandiez, pour ainsi dire, l’approbation des hommes, à qui vous faites voir ce que la nature, la raison et la piété vous conseillent, et vous obligent de cacher.

XXXIV. La Religion vous dira que vous êtes le Temple de Dieu, et que la pureté doit être la portière de ce temple, laquelle est obligée pour se bien acquitter de son devoir, non seulement de chasser de votre esprit toutes les pensées impures, mais aussi d’éloigner de votre corps tous les regards lascifs des impudiques, lesquels déshonorent votre chasteté quoy qu’ils ne la fouillent pas, et vous rendent coupables au moins d’une impureté étrangère. Elle vous dira enfin qu’il ne suffit pas à une femme Chrétienne d’être pure et chaste, qu’il faut qu’elle paroisse ce qu’elle est, que sa chasteté pour être parfaite. doit éclater également dans son esprit et dans son corps, dans ses pensées et dans ses paroles, et rejallir, pour ainsi parler, sur ses actions, sur ses regards, sur sa démarche, et même sur ses habits. Car si la façon dont elle s’habille dément la maniere dont elle vit, il est vray de dire qu’elle n’est chaste qu’en partie, et que négligeant d’acquérir et de pratiquer ce qui