Page:Jacques Boileau - De l abus des nudites de gorge, Duquesne, 1857.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

affectée, ont-elles du rapport à l’état de suppliantes et de criminelles ; conviennent-elles à des personnes qui doivent demander miséricorde, et sont-ce là de bonnes dispositions pour pleurer ses péchéz et pour en obtenir le pardon ?

IX. Revenez donc de votre aveuglement ô femmes mondaines ! Esclaves du siécle, idolatres de la vanité, souvenez-vous que Satan est le prince du monde, et que vous devenez ses sujetes à mesure que vous vous conformez aux maximes que le monde vous propose, et que vous suivez les abus qu’il a introduits ! Hé quoy la seule magnificence de vos habits et la seule superfluité de vos ornemens ont fait gémir tous les Saints qui en ont été les témoins, que diroient-ils maintenant s’ils voyoient que toute cette pompe n’aboutit pas seulement à flater votre vanité et votre orgueil, mais encore à favoriser l’impureté, et a inspirer à ceux qui vous regardent des désirs illicites et des pensées sensuelles. Faut-il faire tant de dépenses pour couvrir son corps, et cependant le laisser à demi-nu ? N’est-ce pas l’offrir en quelque sorte aux hommes du siècle que de l’exposer ainsi à leurs yeux et à leur concupiscence ?

X. En effet ne doivent elles pas appréhender