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LE ROI DE ROME

Pasquier ajoute : « Il avait la conscience des périls dans lesquels il allait se jeter. » Mais tant de fois déjà il s’était demandé comment finirait « ceci » ! Jamais il n’a disposé d’une armée aussi puissante. Jamais il n’a compté tant d’auxiliaires. Ses plans stratégiques, il les a mûris, et ce sont peut-être les plus beaux qu’il ait conçus. Il a évité avec soin ce qui peut lui donner l’air d’être l’agresseur. Il s’est ménagé les moyens de négocier avec Alexandre. À quoi bon revenir aux premières perplexités ? Ce n’est plus l’alternative de l’alliance ou de la guerre. C’est l’indispensable alliance russe à refaire par le moyen de la guerre, comme elle s’était déjà créée. Bonaparte ne regrettera rien parce qu’il savait que, dans l’inaction, dans une attente oisive, il eût encore tout perdu.