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l’Europe. Il s’est déjà fait connaître de l’Autriche, du pape, des rois, des ducs et des républiques d’Italie. À Rastadt, si bref que soit son séjour, c’est toute l’Allemagne, toutes les cours allemandes qu’il fréquente et à qui il en impose, c’est la complication des affaires germaniques dont il a déjà une connaissance plus qu’honorable par ses anciennes lectures et qu’il pratique sur le terrain, avec les hommes mêmes qu’il retrouvera bientôt. Et, à ce Congrès, il réussit tout de suite si bien, il prend tant de place, que, de nouveau, les Directeurs s’alarment, et, ne sachant où ils aiment mieux le voir, le rappellent à Paris avant qu’il ait ajouté, à ce qu’il a déjà de gloire, celle d’avoir obtenu du Saint-Empire la cession de la rive gauche du Rhin.

L’obtenir n’était rien. Il faudrait la garder avec le reste. Ainsi, à chaque pas que faisait la Révolution, son « génie » rendait plus nécessaire et l’obligerait enfin à désirer ce dont elle avait pourtant la crainte et l’horreur, — le gouvernement d’un soldat.