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ment faisait en leur faveur préjuger de la victoire.

Pendant toute une année de guerre civile victorieuse, la réputation de Cromwell, chef de guerre s’affirme. Le Parlement lui réserve le poste de commandant en chef de la cavalerie. Cromwell justifie sa confiance en écrasant les troupes royales à Naseby, le 12 juin 1645.

La première guerre civile s’achevait par un triomphe éclatant du Parlement. C’est à Cromwell qu’on le devait.

Pendant trois ans, il ne cesse, tant à Westminster qu’à l’armée, d’exciter les passions contre Charles Ier. Il s’emploie à rallumer la guerre civile dans le dessein de s’emparer du roi, car il a compris que si Charles lui échappait, jamais la faction puritaine ne pourrait imposer ses principes.

De là, logiquement, il en arriva au crime du 9 février 1649, à la « cruelle nécessité » de supprimer le monarque. Nécessité aussi vaine que cruelle. Le jour même de l’exécution de Whitehall, Charles II, âgé de vingt-neuf ans, est proclamé en Écosse par le comte de Montrose ; l’Irlande catholique le reconnaît. Le phénix de la monarchie renaît sous les yeux de Cromwell. Pendant le procès du Roi, lorsque Bradshaw, le Président du Tribunal, prononçant l’acte d’accu-