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sénatoriale. Aussi lorsque le fils adoptif du mort arriva à Rome, fut-il salué comme l’héritier légitime.

Octave dut toutefois accepter de partager le pouvoir avec Antoine qui s’était emparé du Trésor et avec Lépide qui disposait d’une certaine influence sur l’armée. L’expérience des triumvirs recommençait, tolérée comme gouvernement de transition. Quelques secousses devaient encore se produire. Mais le monde romain réclamait la fin des factions. L’ère des grands troubles était close. Une dernière révolution éclata qui fut rapidement maîtrisée. Et Octave-César, enfin débarrassé d’Antoine, resta seul maître de Rome et du monde.

La République était morte.

Cent ans de désordres, d’émeutes, de complots, de révolutions, de massacres comme le monde n’en avait jamais connu, aboutissaient à l’établissement du pouvoir absolu et, en somme, le peuple, qui avait toujours regretté la vieille royauté issue des héros légendaires Romulus et Remus, remportait sur l’aristocratie une victoire définitive.