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monnaie. Aussi les volontaires ne manquaient pas.

De Rome, la terreur s’étendit à l’Italie entière. Toutes les cités convaincues de sympathies marianistes furent rançonnées, dévastées, et leurs magistrats massacrés.

Ayant ainsi noyé dans le sang toute possibilité d’opposition du moins pour l’avenir immédiat, Sylla donna à Rome une constitution nouvelle qui privait la plèbe de la plupart des droits qu’elle avait si péniblement acquis. Le Sénat, que Marius avait réduit au rang d’une assemblée presque consultative, reçut les pouvoirs souverains. Les patriciens respirèrent et se crurent assurés d’une longue période de gouvernement.

Cependant, les réformes de Sylla n’étaient point aussi heureuses qu’il avait d’abord semblé. Son régime d’autorité n’apportait pas à Rome l’élément stable de gouvernement qui pouvait arbitrer les conflits permanents de la plèbe et de l’aristocratie.

Si la plèbe terrorisée restait muette, il était certain qu’elle chercherait un jour ou l’autre à secouer le joug que l’on faisait peser sur elle. Elle avait fait l’épreuve de sa force. Et quand un chef surgirait pour lui proposer de renverser les oppresseurs, il était trop sûr qu’elle le suivrait.

L’expérience de Sylla ne pouvait que mal