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bataille aux soldats de Marius. Ceux-ci furent vaincus et le vieux général démagogue contraint une fois encore à s’expatrier en Afrique.

Sylla crut en être débarrassé pour toujours. Il rétablit le Sénat dans toutes ses prérogatives, fit élire deux consuls dont il se croyait sûr, L.C. Cinna, Octavius, et partit pour l’Asie.

Dès qu’il fut assez loin pour qu’on n’eût pas à redouter son retour, Marius rentra en Italie et s’étant assuré la complicité de L.C. Cinna, conduisit les bandes qu’il avait recrutées à l’assaut de la ville ingrate qu’elles emportèrent d’assaut.

Pour la dictature démagogique, l’heure de la vengeance avait sonné. Elle fut atroce. Pendant cinq jours, le massacre se poursuivit. Patriciens, sénateurs, magistrats, qui n’avaient pu ou voulu fuir, furent impitoyablement égorgés, ainsi que leurs femmes et leurs enfants. On marchait dans le sang, tandis que le vieux Marius comptait avec une joie horrible les têtes tranchées des sénateurs qu’il faisait disposer sur la tribune aux harangues.

L’aristocratie était écrasée. Alors Marius convoqua le peuple et pour la septième fois se fit élire Consul.

Il s’empressa de déclarer Sylla hors la loi et se disposait à rejoindre l’Asie pour lui ravir le