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domaine public. Quand celui-ci fut distribué, on spolia les propriétaires des terres qui plaisaient aux soldats, ce qui n’alla pas sans résistance. Pour maintenir une popularité toujours précaire, on diminua le prix du blé et l’on augmenta les distributions gratuites de vivres que l’on faisait chaque mois aux indigents.

Marius pour renforcer sa position entreprit d’obtenir que le Sénat sanctionnât son œuvre législative. Il y arriva et aurait sans doute établi définitivement son autorité personnelle, quand la fausse manœuvre d’un de ses hommes de main permit aux Patriciens de se ressaisir. Le peuple et l’armée qu’il avait imprudemment négligée, habilement travaillés, l’abandonnèrent. Il n’obtint pas son septième Consulat et dut quitter Rome.

L’heure de la contre-révolution venait. Marius vit se lever l’étoile de celui qu’il considérait comme son plus redoutable rival : Lucius Cornelius Sylla.

Ce jeune aristocrate avait été le propre chef d’État-major de Marius pendant la guerre de Numidie. Ce qui l’avait mis en évidence et lui avait permis d’acquérir les sympathies de la troupe.

Aussi ambitieux que Marius, mais infiniment plus diplomate, Sylla avait laissé son chef s’en-