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rangs ». Sans musique, l’Allemagne ne suivrait personne.

Gœbbels a si bien compris la valeur des puissances d’enchantement, qu’il a organisé les fêtes grandioses, au mépris de tout bon goût, dont s’exalte le nouveau régime.

Dans Mein Kampf, Hitler a des paroles dures pour les racistes allemands qui désirent retourner à Wotan et au Walhalla, s’affublent de barbes postiches, ricanent devant le christianisme, et, en détournant ainsi les esprits de l’essentiel, servent les Juifs. Depuis, sous l’influence de Gœbbels, il faut bien admettre qu’il ait changé d’idées. Les fêtes du Premier Mai ressuscitent les nuits de Walpurgis, réunissent autour de feux de joie une jeunesse ivre de musique. Le mouvement du néo-paganisme, dénoncé par les évêques et les pasteurs, prend une place de plus en plus importante. À l’aide des anciennes magies germaniques, on tente de déchristianiser l’Allemagne et de revenir aux temps qui ont précédé saint Boniface. Là encore se retrouve l’enthousiasme allemand pour les forces obscures, pour la nature, tout un romantisme « tellurique », comme dirait le comte de Kayserling, aussi étranger que possible à l’esprit des Français.

Cet envoûtement wagnérien et nietzschéen s’ac-